Témoignage : J’ai étudié et fait 2 stages en Corée du Sud



Pierre Kerlann a 25 ans et un grand intérêt pour la Corée du Sud. Il y est d’abord parti en stage pendant 2 mois, puis a prolongé son séjour en réalisant un semestre d’études dans une université coréenne dans le cadre d’un accord qu’il a lui même négocié (et oui, vous allez voir que c’est possible !), avant de rentrer en France pour repartir en stage en Corée et finalement s’inscrire directement à la Seoul National University.

CursusMundus : Bonjour Pierre. L’intégralité de ton parcours de formation est partagée en la France (Polytech’ Paris-UPMC) et la Corée du Sud. Pourquoi ce choix ?

Pierre : Par passion tout simplement. Je m’intéressais déjà beaucoup à ce pays et j’avais envie de m’y rendre. J’ai donc profité d’être étudiant pour y partir.

CursusMundus : Parlais-tu coréen avant de partir ?

Pierre : Non pas vraiment. Durant mon premier stage, en 2008, je communiquais essentiellement en anglais. Ensuite, lors de mon premier séjour d’études à Inha University, j’avais des cours en anglais mais aussi quelques cours en coréen. Quand il s’agissait de cours techniques lors desquels on travaillait sur des logiciels, je pouvais encore m’en sortir, par contre je dois avouer que sur des cours plus théoriques, entièrement en coréen, je ne comprenais pas toujours ce qui était expliqué.

CursusMundus : Tu as d’abord choisi de débuter ton parcours en Corée du Sud par un stage de 2 mois. Peux-tu nous dire comment tu t’es débrouillé pour trouver ce stage et en quoi il consistait ?

Pierre : Je souhaitais faire mon stage dans un laboratoire universitaire. J’ai donc directement envoyé CV et lettre de motivation à plusieurs professeurs d’ universités coréennes travaillant dans des départements liés à ce que j’étudiais en France. L’un d’eux m’a répondu positivement en me donnant pour mission de travailler sur le design d’un bassin versant. Par contre, il faut savoir qu’il n’y a pas de « culture stage » en Corée du Sud, c’est quelque chose de presque inexistant là-bas. Du coup, j’étais plus en stage d’observation qu’en stage de formation. Mon maître de stage ne m’a pas confié beaucoup de responsabilité.

CursusMundus : Suite à ce stage, tu as décidé de poursuivre ton séjour sur place grâce à un accord d’échange, c’est bien cela ?

Pierre : En fait, mon histoire est un peu particulière. Avant de partir en stage, j’avais déjà pour idée de rester là-haut pour y faire des études. Mon école d’ingénieur ne disposait d’aucun accord avec un partenaire universitaire coréen à l’époque. J’ai donc pris l’initiative de créer en quelque sorte mon propre accord d’échange. J’ai contacté le service Relation Internationale de l’Université coréenne dans laquelle j’allais partir faire mon stage en leur exposant mon souhait de rester étudier un temps chez eux par la suite. Ils m’ont répondu qu’ils m’accueilleraient volontier sans me faire payer les frais d’inscription. J’ai ensuite parlé de mon projet à mes professeurs en France qui ont validé l’idée. De cette manière j’ai pu prolonger mon séjour et étudier un semestre en Corée du Sud, semestre dont les crédits ont été validé pour l’obtention de mon diplôme en France.

CursusMundus : Après cette période d’études, tu es revenu en France pour finalement repartir faire un stage de 6 mois. T’y es-tu pris de la même manière que le premier pour le trouver ?

Pierre : Je voulais faire mon second stage dans une entreprise et non dans un labo. J’ai donc envoyé plusieurs candidatures mais ce fut sans succès. J’ai alors recontacté mon maître de stage pour savoir s’il pouvait me mettre en relation avec des entreprises susceptibles d’être intéressées. Peu de temps après j’ai reçu un mail de sa part m’indiquant que j’étais pris ! J’avais juste à envoyer mon CV et mon arrivée était déjà arrangée ! Ce stage a été un peu plus actif que le premier même si on ne s’occupait pas forcément beaucoup de moi. Mais si cela peut paraître gênant, au final je m’aperçois que j’ai su faire preuve d’autonomie pour mener à bien à ma mission.

CursusMundus : Après ce stage, tu as décidé de t’inscrire cette fois-ci directement dans une université coréenne. Comment as-tu fait ?

Pierre : Ça a été assez simple. J’ai profité d’être en stage sur place pour m’inscrire directement à la Seoul National University. J’allais terminé mes études de Master à Polytech’ Paris-UPMC après mon stage et souhaitais me réorienter car je n’étais pas sûr que le job d’ingénieur soit fait pour moi. J’ai donc entamé un Master’s degree in East Asian Studies où j’étudie un grand nombre de sujet comme l’économie ou l’histoire et je trouve ça vraiment intéressant.

CursusMundus : Du coup tu souhaiterais t’installer et poursuivre ta vie en Corée du Sud ?

Pierre : Pourquoi pas. La vie est agréable ici. Tout cela est encore un peu vague dans ma tête mais si je devais travailler en Corée du Sud, ça serait probablement pour le compte d’une entreprise étrangère et non d’une entreprise coréenne. Ils travaillent beaucoup trop ici !

CursusMundus : Quels conseils donnerais-tu à ceux et celles qui souhaitent partir en Corée du Sud pour y faire un stage ou leurs études ?

Pierre : Pour ce qui est du stage, comme je l’ai déjà dit, il ne faut pas s’attendre à être accompagné ou à avoir des responsabilités. Ils n’ont pas l’habitude de gérer des stagiaires, ce n’est donc pas forcément très productif d’un point de vue professionnel. Par contre, le stage représente un apport culturel important, non seulement pour apprendre à connaître la Corée dans son ensemble mais aussi pour avoir un aperçu du monde du travail.
Pour ce qui est des études, l’expérience est vraiment très intéressante d’autant plus que la vie étudiante ici est absolument exceptionnelle. Pour moi, la Corée du Sud est le pays asiatique à découvrir !

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