Témoignage : J’ai fais mon stage au Québec



Nous avions déjà réalisé une interview de Marion dans laquelle elle nous livrait son témoignage sur ses études au Québec. Après cette première expérience elle a décidé de poursuivre son aventure québecoise en réalisant un stage à Montréal.

CursusMundus : Après avoir étudié à l’Université de Sherbrooke, tu as donc réalisé un stage au Canada pour valider ton année. Peux-tu nous présenter le cadre de ton stage ?

Marion : J’ai fait mon stage à Montréal, dans une maison d’édition québécoise au sein du service marketing et communication. Le stage a duré 4 mois. Je n’ai pas eu de réelle rémunération mais à la fin de mon stage on m’a offert un dédommagement pour me remercier d’avoir travaillé pendant 4 mois.
Les stages sont beaucoup moins courants au Canada et souvent plus courts, ou alors à mi-temps pas à temps plein. C’est pour ça que beaucoup d’entreprises n’ont pas de budget prévu à cet effet.

CursusMundus : As-tu dû rentrer en France entre la fin de tes études à Sherbrooke et le début de ton stage, ou bien était-ce possible de rester sur le territoire canadien/quebecois entre les deux périodes ?

Marion : Non je n’ai pas eu à rentrer en France notamment parce que mon permis d’études se poursuivait jusqu’à fin août donc ça ne posait pas de problème si je restais sur place. J’ai fait ma demande de permis de stage directement au Canada. On reçoit la confirmation de l’obtention du permis de stage par mail et après si on est au Canada, on fait ce qu’on appelle le « tour du poteau ». Ça consiste en un aller-retour à la frontière américaine. Pour ma part, j’en ai profité pour visiter le nord-est des États-Unis pendant deux semaines, je m’étais laissée suffisamment de temps entre la fin de mon semestre et le début de mon stage pour pouvoir faire cela.

CursusMundus : Comment as-tu trouvé ton stage ?

Marion : J’ai envoyé ma candidature par mail avec CV et lettre d’intention (l’équivalent de la lettre de motivation au Québec) aux maisons d’édition qui semblaient m’intéresser et qui avaient un service marketing et communication. Et j’ai attendu les réponses. Au final j’ai été approchée par 3 entreprises, ça ne m’était jamais arrivé en France!

CursusMundus : As-tu dû adapter ton CV et ta lettre de motivation à certaines particularité canadiennes pour obtenir ce stage ?

Marion : Le CV et la lettre de motivation sont sensiblement différents au Québec. Il faut savoir qu’on ne doit pas donner son état civil (date de naissance, nationalité, sexe, statut marital) et on ne doit pas non plus joindre de photo à son CV.

CursusMundus : Quelles ont été tes missions durant ton stage ?

Marion : Très variées, j’ai touché à tout : contact avec les librairies, les bibliothèques, les journalistes, rédaction de communiqué de presse, mise en place de concours dans nos librairies pour les clients, rédaction de contenu pour le site Internet, création de vidéos de nos auteurs, mises à jours des blogues, mises à jours de nos comptes sur les réseaux sociaux, etc.

CursusMundus : Tu as connu l’apprentissage et les stages en France auparavant (cf: la première interview de Marion). Qu’y avait-il de différent entre ce que tu as connu en France et ce que tu as connu au Canada ?

Marion : C’était tout à fait différent en France. Il faut dire que lors de mon apprentissage j’étais dans une entreprise qui faisait partie d’un grand groupe, donc l’organisation n’était pas la même. J’étais sous la responsabilité de quelqu’un qui m’a tout de suite fait confiance et donné des tâches qui m’impliquaient beaucoup et qui étaient très stimulantes.
De mes expériences françaises de stage, je retiens surtout qu’un stagiaire est … un stagiaire ! Et que souvent on va lui donner les tâches qu’on ne veut pas faire. Il n’y a pas toujours d’envie de transmission de savoir et d’apprentissage… C’est dommage, c’est à ça que ça sert un stage normalement.
Au Canada, je suis donc retombée au statut de stagiaire que j’avais laissé derrière moi deux ans auparavant. Ça a été un peu frustrant au début et puis petit à petit on m’a confié des tâches plus importantes. Moi qui avais eu l’habitude de tout apprendre en deux jours lors de mes précédents stages, ici on m’expliquait les choses les unes après les autres. Étonnant au premier abord mais j’ai certainement mieux appris avec cette méthode.
Et puis, au Québec, qu’on soit stagiaire ou salarié, si la journée se termine à 17h30, on part à 17h30. Très peu de personnes font d’heures supplémentaires et la journée se termine vraiment tôt par rapport à ce que j’ai connu. Les premiers jours ça m’a beaucoup étonné et puis on s’y habitue vite, c’est très plaisant de sortir du travail et d’avoir la sensation d’avoir du temps devant soit!

CursusMundus : Que t’a apporté ce stage sur le plan professionnel ?

Marion : Premièrement mon premier emploi, puisque j’ai été embauché en CDD pour 13 mois en tant que responsable des communications suite à ce stage. Et aussi une expérience significative au Québec dans le milieu que j’avais étudié pendant 8 mois. Pouvoir mettre en application ce que j’avais étudié durant l’année m’a permis d’assimiler et de revoir des éléments de mon parcours étudiant québécois.

CursusMundus : Quels conseils donnerais-tu à de jeunes Français souhaitant faire et trouver un stage au Canada ?

Marion : Tout d’abord, être sûr de vouloir partir si loin. Ensuite, connaître le secteur en France et avoir déjà eu une expérience de stage dans ce milieu là pour être sûr que cela nous plaît. Se retrouver loin de sa famille et de ses proches avec un stage qui ne plaît pas, c’est le mal du pays assuré!
Aussi, pour éviter les faux-pas, se renseigner sur la manière dont on présente un CV et les termes qui diffèrent de ceux qu’on utilise en France, par exemple on ne dit pas un mail mais un courriel, on ne dit pas un portable mais un cellulaire… Et ça continue aussi pour les dénominations dans le travail, on ne dit pas un attaché de presse mais un relationniste de presse, etc…
Un dernier conseil… Venez en été, l’hiver n’est jamais conseillé pour arriver en sol Canadien, les jours sont courts, il fait froid et c’est moins facile de rencontrer du monde quand on passe son temps en stage ou chez soi parce qu’il fait froid et qu’il neige. En plus, l’été au Canada est vraiment magnifique, il y a beaucoup de festivals et d’activités de plein air!
Quelle que soit la saison de votre arrivée n’hésitez pas à faire jouer vos relations, si vous connaissez quelqu’un qui connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui habite dans la ville où vous arrivez, essayez de contacter cette personne… C’est toujours comme ça qu’on commence à se construire un réseau (professionnel ou amical).
Et sinon profitez-en! Le temps passe toujours plus vite quand on est à l’étranger!

Illustration : Crédits

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